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Un Repentignois travaille à la reconstruction de l'Afghanistan

par l'Administrateur du site le 13 février 2009

Juge-avocat adjoint au Quartier général de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), Mario Denis Paillé a récemment livré ses impressions au journal, en direct du point névralgique de Kaboul. En mission depuis août 2006, le Repentignois ne mâche pas ses mots tandis qu'il se confie en tant que témoin privilégié des événements qui se déroulent actuellement au Moyen-Orient.

La mort au quotidien

Armé en permanence étant donné le fait que la menace d'attentat est toujours présente, Mario Denis Paillé partage son quotidien avec les blessés et les morts; « le Quartier général de la FIAS est situé en pleine ville de Kaboul. Du moment où vous mettez le pied à l'extérieur, vous êtes à risque. » En outre, les forces afghanes sont elles-mêmes ciblées par de telles attaques de la part des groupes de terroristes, qui pullulent dans la région.
Je vous dirais que ma motivation première est de demeurer en vie.
Mario Denis Paillé

Près d'un mois suivant son arrivée en Afghanistan, celui-ci a vu la mort de près, sa base ayant été la cible d'une attaque de roquettes où plusieurs furent blessés. «J'ai alors compris non seulement à quel point la vie est fragile, mais surtout qu'elle n'a absolument aucune valeur pour les terroristes», de confier le juge-avocat, dont le moral avait alors pris un dur coup.

Une mission singulière

Dès lors qu'il est question de la mission canadienne en Afghanistan, M. Paillé ne parle point à mots couverts ; «il ne faut pas se mettre la tête dans le sable et croire qu'il n'y a pas de guerre. C'est une guerre contre le terrorisme.» Or, tandis que plusieurs politiciens tentent de faire croire à la population qu'il s'agit d'une mission de paix au gré de leurs intérêts, M. Paillé explique les raisons de la présence des Forces à Kaboul sans détour. Interrogé sur son opinion concernant le bien-fondé d'une telle opération, ce dernier affirme qu'il observe les répercussions concrètes des démarches engagées par les forces armées depuis les quatre dernières années. «Certes, ce n'est pas une guerre conventionnelle, car l'ennemi se confond parmi la population, ce qui rend la conduite des hostilités plus difficile.» Tentant d'aider le gouverneur afghan Hamid Karzaï à élaborer une structure gouvernementale, les forces militaires collaborant avec les Nations Unies visent à établir une réforme judiciaire, tout en permettant la remise en état de diverses institutions. La remise en fonction des écoles, où de nombreux enseignants ont trouvé la mort aux mains des talibans, constitue l'une des priorités des Forces, selon lui.

Le régime de la terreur

Il importe tout d'abord de se remémorer le fait que les talibans sont des extrémistes ne constituant pas plus de 10 % de la population afghane. Nul ne saurait douter de la teneur du joug auquel a été soumise l'Afghanistan en voyant l'exemple des femmes obligées de porter le Burqa, étoffe opaque couvrant le corps de la tête aux pieds sans que l'on puisse voir les yeux de la personne qui la revêt. Ces images ont soulevé l'indignation alors qu'elles ont fait le tour du monde, et le régime taliban échu, l'Afghanistan doit maintenant être reconstruite. «Nous empêchons l'Afghanistan de redevenir un état défaillant qui constitue un refuge pour les terroristes et les organisations du même genre. […] On permet au peuple afghan d'aspirer à un avenir meilleur en établissant un climat de sécurité favorisant leur développement, on aide le gouvernement en place et son peuple à rétablir la stabilité, la paix et la démocratie dans le pays,» d'affirmer M. Paillé. Témoin de la libération de la population, le juge-avocat relate plusieurs exemples concrets, tels les jeunes femmes qui déambulent en pantalons sur la place publique, des livres à la main, ce qui leur aurait valu la mort jusqu'à tout récemment. «Les seules femmes portant le Burqa ont plus d'une quarantaine d'années, et la plupart le font par choix, ou encore par habitude, mais certaines le portent à cause de la contrainte d'un mari.»

Peut-on reconstruire l'Afghanistan?

Questionné à propos des suites des démarches entamées par les forces armées envoyées par les différents pays collaborant avec les Nations Unies, Mario Denis Paillé affirme participer activement au rétablissement de ce pays dévasté. Lorsqu'on lui demande s'il croit à la reconstruction de l'Afghanistan, répond que c'est définitivement possible, « que ce soit sur le terrain par l'amélioration des infrastructures ou des structures gouvernementales […], des progrès ont été réalisés en quatre ans, mais il reste beaucoup à accomplir, c'est pourquoi il y a plusieurs organismes non gouvernementaux qui participent à la reconstruction, l'Agence de coopération du développement international (ACDI) et le Peace Dividend Trust en font partie. » Selon lui, la mission apporte des changements positifs et concrets, si bien que le mandat l'Équipe Provinciale de Reconstruction (EPR) des Forces pourrait dépasser son échéance prévue, soit en 2009. Débarquée à Kandahar en août 2005, l'EPR réunit près de 220 personnes au Camp Nathan-Smith et participe à la stabilisation et au développement de la région.

Un parcours hors du commun

Ayant joint les Forces canadiennes en 1982 en tant que commis administratif, Mario Denis Paillé avait notamment fait partie du corps des cadets de la ligne navale et des cadets de la marine CCMRC Amiral Le Gardeur de 1974 à 1981. Passant d'élève-officier à capitaine de corvette, le Repentignois a été sous-lieutenant de vaisseau, puis lieutenant de vaisseau et a d'ailleurs participé à la mission d'observation des Nations Unies en Irak et au Koweït en 1991-1992.

Après un premier baccalauréat en politique, il devint officier enquêteur pour l'Unité d'enquêtes spéciales d'Ottawa. Sélectionné pour le programme militaire d'études, il est devenu avocat en 2003, après avoir entamé diverses formations en droit des opérations, droit international, justice militaire et droit administratif militaire.

Muté juge-avocat adjoint à la FIAS en 2005, il se trouve Kaboul depuis le mois d'août, afin d'assurer les fonctions de conseiller du commandant de mission à l'égard du droit des conflits armés (DCA), du droit national afghan et à propos des règles de l'OTAN. Collaborant à un comité de ciblage afin que le DCA soit respecté, M. Paillé s'occupe également des réclamations d'accident automobile, des questions de droit immobilier, de la révision de traités, de protocoles d'entente et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Un périple qui change les perspectives

Ayant côtoyé le mouvement terroriste de près, Mario Denis Paillé perçoit la menace comme étant plus concrète que jamais au Québec: «même à mon retour, je ne me sentirai plus en sécurité comme avant. Quant on voit dans quel état d'esprit sont ces individus, de les voir se regrouper ne peut faire autre que de nous inquiéter.»

De retour en février prochain, M. Paillé a bien hâte de rentrer au pays. Bien que motivé par le travail accompli là-bas, il lui tarde de retrouver sa petite famille, de vaquer à ses activités quotidiennes. Arbitre pour une ligue de hockey à Repentigny, ce dernier souhaite saluer ses collègues et les membres de l'Association de hockey mineur de Repentigny, et tient à leur faire part de son enthousiasme à revenir sur la glace dès février 2007.

Article de l'Hebdo Rive-Nord publié le 4 décembre 2006
Dénégation de responsabilité — LN(23)F, article 13.5
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